Bouleversant. C’est le terme qui s’impose après avoir tourné la dernière page de Come d’aria. D’autres adjectifs pourraient convenir mais c’est celui-là qui s’impose

Alfredo Favi, époux de la lauréate, reçoit le Prix Strega

Une maman apprend qu’elle est atteinte d’un cancer incurable. Elle écrit à sa fille Daria pour lui raconter sa grossesse, l’accouchement et les premiers jours de sa vie. Elle lui raconte comment elle a appris, sitôt après la naissance, qu’elle, sa fille, était atteinte d’holoprosencéphalie, malformation cérébrale qui entraine un défaut de communication entre les deux hémisphères cérébraux. Sa fille ne parlera pas, ne pourra pas se tenir debout, voit mal et entend probablement tout aussi mal. Commence alors un long cheminement pour accepter ces déficits et gérer sur le plan personnel et familial ces lourdes contraintes. Ada d’Adamo raconte aussi sa vie avant sa grossesse, tous ses doutes et ses espoirs d’être, un jour, une maman. Et ça n’a pas été simple. 

Sans jamais se plaindre, en assumant tout, en racontant presque tout, elle explique qu’il y a des moments de vrai et intense bonheur quand une communication, même difficile, même partielle et sans parole, s’instaure entre sa fille et elle. Tout vient naturellement, presque sans effort. Un sourire, un regard, une ébauche de geste font que la vie vaut d’être vécue. On sent que cette maman et sa fille vivent des moments de vrai bonheur, qu’on n’avait pas soupçonnés ni même pensé qu’ils puissent exister avec une telle intensité avant de lire ce livre, ce témoignage, cette lettre. 

Très intime, délicate et pudique, Ada d’Adamo n’oublie pas de parler de l’avortement, des problèmes matériels rencontrés par les parents d’enfant handicapé, des erreurs des médecins ni de la violence extrême de l’annonce d’un diagnostic définitif.  

Ada d’Adamo, autrice de Come d’aria est décédée à l’âge de cinquante-cinq ans en avril 2023. C’est son mari qui a reçu, en son nom et à titre posthume, le prix Strega. 

Come d’aria 

Ada d’Adamo  

Ed.Elliot, 2023, 144 pages,15 euros  

Philippe Poivret

Potrebbe interessarti anche questo

Quando le amiche diventano un porto sicuro

Se “Figlia di Merda” racconta il peso delle aspettative familiari, racconta anche un’altra storia, parallela e luminosa: quella delle amicizie femminili come rete, sostegno, bussola e antidoto. Nel libro, le amiche sono specchio, ironia, confronto e conforto. Un modo per…

Vinili iconici e ricette pop: la nuova avventura di Fassina

Ritrovare Luca Fassina sulle nostre pagine è un po’ come riaprire un vecchio vinile: familiare, caldo, sorprendente ogni volta. Lo avevamo già ospitato su Voices Passaparola per parlare della cucina nell’immaginario horror di Stephen King (https://passaparola.info/web/2022/10/07/stephen-king-la-cucina-nellhorror/) e oggi torniamo ad…

Il ruolo della poesia e la sperimentazione linguistica

Nel panorama letterario contemporaneo, la poesia si rivela un rifugio e, al contempo, un avamposto per esplorare l’ignoto. Con la sua ultima opera, Eri neve e ti sei sciolta (Re Nudo, collana RHYME), Elena Mearini autrice di narrativa e poesia,…

Gli arditi del popolo. Una storia paradigmatica

Domani, 12 novembre (ore 19), l’ANPI sezione Lussemburgo presenta, via webex, il libro “I soldati del popolo. Arditi, partigiani e ribelli: dalle occupazioni del biennio 1919-20 alle gesta della Volante Rossa, storia eretica delle rivoluzioni mancate in Italia” (RedStar Press,…