Il n’est pas rare de retrouver des traces de l’époque gallo-romaine à Sainte-Ruffine. En effet, la commune, située à proximité de la voie romaine qui reliait Metz (Divodorum Mediomatricorum) à Reims (Durocortorum), possède un sous-sol riche en vestiges
Monnaies en bronze, colonnes en calcaire oolithique, tuiles, thermes… Le village est le théâtre de découvertes archéologiques surprenantes. Et c’est le cas de le dire ! En juillet 2022, lors des fouilles préalables à un projet de construction, les vestiges d’un théâtre gallo-romain ont été mis au jour. Malgré la complexité de l’intervention en raison de la forte pente et du recouvrement des vestiges, l’équipe de cinq archéologues du service d’archéologie préventive de l’Eurométropole de Metz ont assez rapidement révélé la présence d’un édifice de taille importante. L’édifice n’est que partiellement découvert car il s’étend sur les terrains d’autres habitants du village, mais la mise à la lumière d’un long tronçon du mur courbe de la cavea (gradins) permet d’extrapoler une capacité d’accueil pouvant atteindre 6000 places.
Le soin apporté à la construction de cet édifice monumental suggère un pouvoir organisateur fort au sein de l’agglomération antique et suscite de nouveaux questionnements sur le statut de Sainte-Ruffine durant l’Antiquité. Cependant, en dépit de la rareté du monument, de son état de conservation et des enjeux scientifiques, la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) ne bloquera pas la construction. Le propriétaire pourra aussi bien raser les vestiges archéologiques, ou en conserver tout ou partie pour les réutiliser lors de l’édification de sa maison.
Emmanuelle Potier