Chiara Valerio reprend dans « La fila alle poste » (Sellerio, 2025) son personnage fétiche, l’avocate Lea Russo qui était déjà présente dans “Chi dice e chi tace” sorti en 2024. Nul besoin d’avoir lu ce précédent roman pour rentrer dans cette histoire qui mélange un crime abominable avec la vie du personnage principal, Lea Russo

Mariée à Luigi dont elle nous dit qu’il est communiste mais sans vraiment y croire, elle est maman de deux petites filles dont l’une est handicapée avec une jambe mal alignée. Avocate, Lea Russo est chargée de défendre le mari de Giovanna Galdo, soupçonnée d’avoir assassiné sa fille Agata lourdement handicapée. Tout se passe à Scauri, petite ville de 20 000 habitants entre Rome et Naples. Bien évidemment, dans cette petite ville, tout le monde se connait, tout le monde connait tout sur tout le monde. Les ragots vont bon train. Il n’empêche. Chiara Valerio nous dit que Lea Russo va vivre sa vie face à ce qui arrive, ce qui est arrivé, ce qui aurait pu arriver et ce qu’elle aurait voulu qu’il arrive. Lea Russo prend les évènements comme ils arrivent sans les remettre en cause ni chercher à les expliquer à tout prix.

On comprend assez vite que le meurtre aussi abominable soit-il, n’est qu’un prétexte pour raconter la vie, les rencontres, les angoisses et les amours de tous les personnages. Il n’y a aucune recherche ni explication des ressorts psychologiques. Lea Russo en premier lieu, et tous les autres personnages, réagissent à ce qui leur arrive et font face aux exigences de la vie à Scauri. Ils réagissent seulement à ce qu’ils ressentent et s’il y a une recherche, c’est vers leurs propres sentiments que les regards et les interrogations se tournent.

Lea Russo se pose bien des questions sur son orientation sexuelle. A-t-elle une attirance pour les femmes et en premier lieu pour Vittoria, son amie médecin qui a disparu trois ans auparavant ? Pourquoi avoir des enfants ? Aime-t-elle ou non son mari, véritable pilier de sa vie, aussi fidèle que rassurant. Toutes ces questions apparaissent ça et là sans que la vie s’arrête.  Bien au contraire, la vie continue. La mort survient, provoquée ou non mais elle ne détruit pas définitivement celles et ceux qui vont continuer à vivre, Lea Russo en premier.

 Avocate dans une petite ville, elle devra se confronter à des collègues romains beaucoup plus aguerris.  Elle fait face sans se torturer mais en cherchant à savoir quels sont ses sentiments les plus vrais. Et c’est ce qui la rend si proche et ce qui rend ce roman qui n’a de policier que le prétexte, si ce n’est le nom, attachant. L’énigme, l’enquête pour savoir si et comment la mère a tué son enfant, trouvera peut-être une solution.  Au fil des pages, on finit par oublier ce point de départ pour ne s’intéresser qu’à Lea Russo, à ses deux filles, à son mari et à toute sa vie professionnelle, familiale, sociale et personnelle.

Parmi tous les personnages qui apparaissent à Scauri, Chiara Valerio donne une place à part aux chats et surtout à Gallina Nera qui vit dans la maison de Lea mais qui, comme tous les chats, reste imprévisible sauf pour les caresses. A Scauri, il y a aussi un couvent de moniale. Au sein de cette communauté, il se passe bien des choses qui ne font pas partie des règles établies. Là aussi la vie continue avec son lot de secrets et d’interrogations. Interrogations plus marquées en raison de la fermeture du couvent sur le monde extérieur.

Et pour terminer, ou plutôt pour commencer, « La fila alle poste » commence par la recette des spaghetti alle vongole, chère à tout le monde et dont Chiara Valerio révèle une astuce pour qu’ils soient incomparables. Un livre qu’il faut donc déguster page après page.

Philippe Poivret

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