Iorestoacasa, les Italiens ont appelé ainsi le décret les confinant à la maison dans toute l’Italie depuis le 10 mars. Ce slogan a été repris par de nombreux artistes pour encourager tout le monde à « rester à la maison ». Depuis le 17 mars, les Français, eux aussi astreints au confinement (reclusione) pratiquent massivement le télétravail comme les Italiens il telelavoro qui, dans la presse, devient souvent le smart working ; ils peuvent ainsi azzannare la tastiera, littéralement « mordre le clavier ». On a découvert que tampone était le nom donné à ce coton-tige spécial pour effectuer un prélèvement-test au coronavirus ou encore que les Italiens appelaient amuchina ce gel désinfectant couramment utilisé dans sa version diluée, une antonomase puisque Amuchina est le nom commercial de ce produit de l’entreprise pharmaceutique Angelini née à Ancône.
On pouvait compter sur la créativité des Italiens pour contrer habilement cet isolement forcé. Ils ont repris l’idée des concerti dai balconi de Terni pour se donner rendez-vous à distance ; de nombreuses vidéos circulent sur le sujet, de la Sicile au Frioul, accordéons et instruments de percussions trouvés dans la batterie… de cuisine. Les jeunes pratiquent désormais le e-peritivo, formule apéritive « à distance » et électronique pour ne pas perdre le contact avec leurs amis.
Nous pouvons clore cet article avec le message d’espoir porté par de nombreux enfants avec le dessin d’un cœur : andrà tutto bene, tout ira bien.
Anne-Marie Dufour