Cette année Matera est à l’honneur dans le monde entier. PassaParola Magazine vous conseille de visiter également une autre très belle ville de Lucanie : Venosa (Vénouse).
Une petite ville à découvrir et à admirer.
Commune inscrite à l’association “Les plus beaux villages d’Italie”, Venosa (du latin Venusia) se trouve au nord-est de la Basilicate, dans la région du Vulture, sur un plateau situé entre deux vallées, entourée d’une végétation luxuriante. Cette petite ville (province de Potenza) d’un peu plus de 11 000 habitants est célèbre car elle a été historiquement la ville du poète latin Horace qui y naquit et y passa son adolescence. Elle fut fondée par les Romains en 291 avant J.-C. pour surveiller la vallée de l’Ofanto et la via Appia. Après leur victoire contre les Samnites, elle fut dédiée à Vénus, divinité chère aux vaincus. Gouvernée d’abord par les Souabes puis par la maison d’Anjou, elle fut détruite par Giovanni Orsini del Balzo et reconstruite ultérieurement en 1470.
À l’extrémité de la ville se dresse l’Abbaye de la Trinité, formée de trois éléments : l’église ancienne, l’église inachevée et le baptistère avec ses deux fonts baptismaux. À l’intérieur les murs et les piliers sont décorés de fresques datant du XIVe au XVIIe siècle. On y voit encore des blocs de pierre carrés provenant de l’amphithéâtre romain tout proche. À proximité de la colline de la Maddalena se trouvent des catacombes juives et paléochrétiennes, une série de grottes creusées dans le tuf et en partie éboulées. À l’intérieur on voit encore des niches funéraires creusées dans les parois ou dans le sol. La communauté juive, venue de Grèce à l’origine, comme on peut le voir sur les épitaphes, était en majeure partie constituée de commerçants et de propriétaires terriens qui avaient le monopole du commerce du blé, des tissus et de la laine.
Édifié comme place forte, puis demeure féodale avec les Gesualdo, le Château ducal del Balzo fut construit dans la seconde moitié du XVe siècle. Son accès d’origine était muni d’un pont-levis. Dans la cour intérieure s’ouvre la loggia avec ses colonnes octogonales.
La demeure de Quintus Horatius Flaccus (Horace) qui remonte au Ier siècle après J.-C., possède les thermes d’une maison patricienne, avec une salle ronde, le caldarium, et une pièce adjacente rectangulaire. On voit sur la façade des restes de murs romains de briques en appareil réticulé. C’est à l’époque française des Anjou (XIIIe et XIVe siècles) que débute la construction des fontaines de la ville. On trouve également de nombreuses églises de différentes époques : de l’imposante cathédrale édifiée entre la fin du XVe et la première moitié du XVIe siècle, au baroque tardif de l’église San Filippo Neri dédiée au culte des morts, voulue par le cardinal Giovanni Battista De Luca (fin XVIIe), jusqu’à la petite église de Montalto, un peu en dehors de la ville, dans une zone de collines. Pour y séjourner, signalons l’Hotel del Sorriso (www.hoteldelsorriso.com), lieu accueillant et soigné à l’ambiance paisible. Son restaurant offre d’excellents plats de la cuisine traditionnelle de Lucanie. Situé dans le centre historique, le restaurant Il Baliaggio (voir sur Facebook) offre des plats traditionnels revisités, cuisinés avec les meilleurs produits locaux ; on peut aussi y déguster d’excellents poissons, le tout accompagné d’un bon verre d’Aglianico, vin rouge typique du coin, dont les qualités ont été vantées par Horace lui-même.
Cinzia Regalbuto