Giorgio Caproni, René Char, Claudio Claudi. Trois poètes, deux italiens et un français, l’occasion pour Philippe Poivret, collaborateur de la rédaction française de PassaParola Mag, de présenter un dialogue entre la France et l’Italie lors d’une conférence donnée samedi dernier à Puzzle, magnifique bâtiment blanc à Thionville, qui abrite une médiathèque et le centre Jacques Brel. Suivi par un public attentif, Philippe avait pris soin d’inviter Luisella Piccoli, directrice et metteur en scène de TeatroLingua au Luxemboug, pour lire les poèmes des auteurs italiens en version originale, ce qui a été très apprécié par les auditeurs.
Giorgio Caproni, c’est Gênes, célébrée dans trois de ses poèmes les plus connus, c’est aussi « le mur de la terre » où il parle de ce qu’il y a « au-delà de l’au-delà », le dauphin « gai compagnon de toute navigation » ou encore la vie qui « hisse encore les couleurs du cœur et est vigueur et chant ». Giorgio Caproni, c’est une poésie du quotidien avec des interrogations que nous partageons tous.
René Char, c’est le poète de la vie qui nous dit qu’« adoptés par l’ouvert, poncés jusqu’à l’invisible, nous étions une victoire qui ne prendrait jamais fin ». Avec les peintres, ses « alliés substantiels », les poètes, ses « grands astreignants », il nous confie qu’« une clé sera ma demeure » et que « l’esprit du fort, c’est le pont-levis ». Aucun repli sur soi donc.
Giorgio Caproni et René Char se sont rencontrés à l’Isle sur la Sorgue. Lors de cette rencontre, le premier avait une casquette grise, le second une casquette rouge ce qui a fait dire à Giorgio Caproni, dans une formule un peu sévère, qu’ils étaient « le feu et la cendre ».
Claudio Claudi, enfin, très influencé par la philosophie taoïste, a clôturé cette présentation. Pour lui le silence est celui d’une harmonie à trouver avec la nature et le monde alors que pour Giorgio Caproni, c’est un indescriptible au-delà ce que l’esprit humain peut connaitre et que pour René Char c’est un vide, un gouffre à combler. Une visite de l’exposition « Les voix du silence, hommage à Claudio Claudi » a ensuite été proposée par Maria Luisa Caldognetto, commissaire de cette exposition à voir à Puzzle à Thionville jusqu’au 4 avril.
Les organisateurs espèrent bien, après cette après-midi réussie de partage de la culture italienne et de la culture français dans le cadre du « Printemps des poètes », manifestation nationale en France pour mettre à l’honneur la poésie, renouveler l’expérience une ou plusieurs autres fois. Et PassaParola y sera.
PUZZLE (1, place A Malraux à Thionville)
Ouvert :
Mardi / Mercredi / Vendredi : 11h – 18h
Jeudi : 11h – 20h
Samedi : 10h – 18h
1er dimanche du mois : 14h – 18h
Le forum, son kiosque, le café sont ouverts dès 9h du mardi au samedi.
Ornella Piccirillo