D’abord des acteurs américains, puis des professeurs d’architecture japonais.
L’idée (géniale) de vendre des maisons à deux mille de nos anciennes lires a placé l’Italie sous les projecteurs du monde entier.

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L’actrice et ex-mannequin américaine Lorraine Bracco en a fait une émission de télévision à succès en plusieurs épisodes (My Big Italian Adventure), diffusée depuis le 30 octobre dernier sur HGTV. Mais pour de nombreux citoyens, européens ou non, c’est une réalité depuis quelques années. Une maison, une dépendance dans le centre de Sambuca di Sicilia (photo) (Agrigente), n’a coûté à l’actrice candidate aux Oscars dans Les Affranchis de Martin Scorsese que le prix d’un café. À la seule condition que l’acheteur s’engage à valoriser et à restaurer le bien dans un laps de temps déterminé.

C’est en Italie, surtout dans le Sud, que l’on tente de stopper le dépeuplement et l’abandon des petites villes et des centres anciens, avec leurs maisons en pierre et leurs vues panoramiques. Au départ, en 2011, ce fut le maire de Gangi d’alors (près de Palerme), Giuseppe Ferrarello, qui grâce à ce concept a redonné vie à ces pagliarole (habitations typiques en général avec deux étages) du centre historique datant du Moyen Âge de cette commune des Madonies. De nombreuses personnes attribuent toutefois la première expérimentation de ce genre à Vittorio Sgarbi (critique d’art et homme politique NDT) à Salemi (près de Trapani) dont il a été maire, bien que son initiative se soit soldée par un échec.

Puis ce fut le tour de nombreuses régions italiennes, de la Ligurie au Molise, en passant par les Abruzzes et la Toscane, avec des vicissitudes et des résultats divers. Le processus est simple. Après avoir recensé toutes les habitations de petites communes, les conseillers municipaux  font la liste des habitations délabrées, inhabitées ou inhabitables. Ils contactent ensuite leurs propriétaires, souvent dispersés dans le monde entier ou en conflit entre héritiers, et lorsqu’ils ont obtenu leur accord pour la cession, la liste des habitations disponibles est publiée par différents canaux. Même la pandémie, malgré un certain ralentissement, n’a pas réussi à stopper cette bonne pratique administrative et urbanistique.

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Début 2021, la petite ville de Delia proche de Caltanisetta, Augusta de Syracuse et Biccari (photo) de Foggia, se sont ajoutées à la liste des communes qui ont adhéré  à l’initiative « maisons à 1 euro ». Quant à la ville de Tarente, elle s’apprête à publier sa seconde liste. La première phase du projet vient en effet de se terminer après la publication des offres d’adjudication de ces derniers mois. Elle a fait connaître la ville bien au-delà des frontières de l’Italie. Avec cette seconde phase, le conseil municipal,  avec à sa tête le maire Rinaldo Melucci, propose 25 nouvelles habitations réparties en 10 lots. Un projet qui permettra non seulement de réhabiliter certains quartiers, mais qui a donné vie à un processus de réhabilitation qui associe directement les investisseurs. « Les conditions liées à l’adjudication – explique Francesca Viggiano, adjointe au patrimoine de cette ville des Pouilles – obligent les acquéreurs de la maison à la destiner à une unité d’habitation.

À moyen terme nous espérons redonner vie à ces quartiers de l’Isola Madre, aujourd’hui à l‘abandon ». En effet cette nouvelle offre, comme la première, « sert à transformer – ajoute-t-elle – des « pierres à l’abandon » en « pierres angulaires ». Ce qui signifie que notre « centre-ville ancien » peut vraiment revivre avec ces nouveaux logements et de nouvelles réalités socio-économiques qui voient le jour dans cette ville qui est selon nous l’une des perles de la Méditerranée. » Deuxième phase aussi à Sambuca di Sicilia où, après le succès de la première tranche, on travaille avant l’été à la campagne de promotion pour des « maisons à 2 euros ».

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Une initiative qui n’échappe pas aux médias du monde entier. Des chaînes de télévision, des journalistes et des curieux du monde entier « débarquent » dans les rues de ces petites villes et parlent de leur charme, se faisant ainsi l’écho de l’initiative. Gianfilippo Mignogna, maire de Biccari, peut en témoigner : après une émission de CNN Travel et de Forbes, il a reçu plus de 7 000 demandes en deux jours, dont beaucoup d’outre-Atlantique. On voit aussi arriver de nombreux universitaires comme Chie Nozawa du département d’architecture de l’Université de Tokyo, qui a choisi Gangi pour étudier le phénomène et évaluer la possibilité de faire de même au Japon où l’on constate ce même phénomène de dépeuplement et d’abandon de centres-villes.

TEXTE Valentina Matrascìa
TRADUCTION Élisabeth Méhat

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