Comparer ce qui est comparable

Je suis étonnée de ne voir sur aucun média italien ou français, ou de façon très incomplète à ma connaissance, des graphiques, des tableaux, des chiffres et des analyses sur la pandémie qui permettraient d’y voir plus clair.
En effet, il me semblerait plus juste de comparer ce qui est comparable, c’est-à-dire les États-Unis à l’Europe, et non à la France ou à l’Italie aux États-Unis, au vu de la population. Ou alors il faudrait comparer chacun des États fédéraux à chacun de nos pays européens. Certains plus peuplés d’autres moins. Cela vaut pour tous les pays du monde.

 

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Plutôt que le nombre de morts dans chaque pays qui nous frappent par leur énormité, pourquoi ne pas indiquer le pourcentage de morts en rapport à la population totale ? Idem pour les malades ou les cas graves, ainsi que les tests réalisés en rapport à la population. Et donc des pourcentages. L’Allemagne est plus peuplée que la France, qui elle-même l’est plus que l’Italie, qui à son tour  l’est plus que l’Espagne. Le seul graphique intéressant de ce point de vue est celui qui tient compte de l’évolution du nombre de morts à partir du 10e décès dû au Coronavirus. Mais comme il s’agit d’un tableau logarithmique il est pratiquement incompréhensible pour de nombreuses personnes.

Ensuite ce n’est pas le nombre de malades qui est intéressant, mais le nombre de malades par rapport aux gens testés pour chaque pays. Enfin le pourcentage de personnes testées par rapport à la population. Voilà qui nous éclairerait immédiatement et permettrait d’appréhender d’autant mieux la situation en France, en Italie, mais aussi en Europe et dans le monde occidental.

Je suis surprise que le sujet de la densité de la population ne soit jamais abordé en fonction des pays et des régions. L’Italie est un pays qui a une superficie égale aux 3/5 de la France pour une population pas si éloignée : avec 25% de territoire montagneux, elle a une densité moyenne de population qui est le double de la nôtre. Dans le nord et le nord-est la densité y est 4 fois supérieure au taux moyen de la France. C’est pourquoi il faudrait  faire la même analyse avec l’Espagne, qui avec la France et l’Italie fait partie des pays les plus touchés par l’épidémie.

À quand des tests à grande échelle ?

On sait depuis des semaines que c’est la pénurie qui a amené à cette situation. Les personnes de plus de 70 ans vont-elles rester confinées ad vitam aeternam car considérées à risque et jamais testées car non prioritaires ? On met un temps infini à nous donner des chiffres fiables sur les morts hors hôpital. Sachant que la plupart de ces morts n’ont pas été testés avant leur inhumation et qu’on n’aura jamais de certitude sur la cause de leur décès. Plus d’une semaine après la polémique sur les Ehpad en France on n’est sûr de rien sauf de la lenteur à nous informer. Et on n’y fait toujours pas de tests malgré les promesses !

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Pourquoi ce confinement alors que j’ai découvert  l’existence d’une situation dramatique en 1968 et 1969 (la grippe de Hong Kong) qui n’a fait que peu de bruit à l’époque. Est-ce vraiment un progrès que ce confinement ou n’est-ce que la preuve de l’impossibilité de fournir à tous le gel, les masques qui seraient nécessaires, même pour les soignants, les personnes en contact avec des personnes âgées en maisons de retraite ou chez elles ? On comprend chaque jour davantage que l’économie a primé et prime encore sur la santé et sur l’humain. J’en veux pour preuve un article récent de Repubblica « La Chine, Bergame, la politique : les routes du virus » du 4 avril 2020 qui révèle que les chefs d’entreprises  des régions et provinces italiennes les plus touchées ont fait pression sur les politiques locaux pour ne pas fermer et éviter le confinement. Il y a de quoi se poser des questions.

Et en France ?

Distiller quotidiennement le nombre des victimes sans le mettre en relation avec les autres données, confère à ces chiffres une valeur seulement émotionnelle et ne permet pas de prendre réellement conscience des dimensions réelles de la catastrophe.

Élisabeth Méhat, le 6 avril 2020

 

 

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