L’Arsenal de Metz consacre fin janvier une semaine intense dédiée à la création musicale italienne, pour ensoleiller d’émotions tant les milliers d’italiens, que tous les êtres qui résident dans le territoire messin.
Le 25 janvier, c’est l’exceptionnel Neapolis Ensemble (le nom antique de Naples), qui fait plonger immédiatement le public dans l’extase, et même dans une forme de transcendance, en donnant le registre intense de pièces musicales du XVI au XVIIIème siècle, à savoir des tarentelles, des musiques populaires, et autres œuvres dont les rythmes ont notamment conditionné le registre de l’opéra bouffe. Une forme de relation « charnelle » s’est instaurée immédiatement entre la musique et les auditeurs, car leurs jambes et leurs mains trémulent intensément, leurs visages jubilent !!!!! L’ambiance pétillante qui règne donc dans la salle s’explique aussi grâce au talent fantastique tant des musiciens (Claudio Bottino, Mauro Squillante, Fabio Soriano, Fulvio Gombos, Raffaele Filaci) que de celui de Maria Marone, la voix. Elle est par ailleurs une chanteuse fort talentueuse, car sait exprimer et transmettre un volcan d’émotions dans ses expressions, parfaitement adaptées aux textes des arias ou chansons napolitaines reprenant le contexte de l’époque, contexte qui mit à feu et à sang l’Italie méridionale…
Elle danse aussi d’une manière impressionnante, telles les femmes de la période évoquée, confrontées à l’angoisse démesurée provoquée par le soi-disant poison injecté lors de la morsure de la tarentule. L’allégresse et le rythme des phrases musicales étaient bien sensés calmer leur hystérie, leur anxiété, leurs hallucinations. Et ce qui était exprimé par des musicologues dans la littérature au XIVème siècle, confirmé par des travaux récents, démontrent bien que notamment, le registre de la musique italienne de cette époque, restera toujours une thérapie absolument miraculeuse…et comme le disait déjà Platon: le premier bien est la santé, le deuxième bien est la beauté de la musique …
Catherine Pillet