Simona Nobile était l’hôte du Circolo Curiel hier soir (4 octobre), invitée par Roberta Alberotanza. C’était le premier dîner-lecture de la saison, d’autres soirées du même genre devraient suivre compte tenu de la satisfaction des participants à cette première. Avant toute chose, Roberta a présenté son invitée. Après avoir travaillé au Luxembourg pour les institutions européennes, Simona a décidé de changer d’orientation et de se consacrer à un travail d’écriture et de mise en scène pour le cinéma et la télévision. Son recueil « La misura delle mani » était le sujet de la soirée. Roberta a demandé à son invitée de lire un ou deux de ses textes pour ensuite demander aux participants de lire chacun un poème et elle avait rigoureusement choisi l’ordre de lecture. Tout le monde a ainsi pu lire, s’il l’acceptait, un des poèmes de Simona. Ce qui est un moyen d’aborder, de découvrir et de goûter cette poésie. Pendant ce temps-là, Marcello, aidé du personnel du Circolo Curiel, nous a servi une magnifique assiette de charcuterie et de fromage avec un Gorgonzola délicieux.
Sensible, intelligente, personnelle, la poésie de Simona part d’un regard ou d’une émotion pour arriver petit à petit à une ouverture qui laisse le lecteur devant un infini qui s’ouvre tranquillement, sans douleur ni violence. Plutôt que de proposer des énigmes, des apories, des interrogations, Simona prend son lecteur par la main pour lui faire partager ce qui reste une sorte d’émerveillement devant la « madre » « l’altrove » et la « naturalia ». La maman qui nous a accompagné et que nous accompagnons plus tard, l’ailleurs dont nous rêvons, la nature dans laquelle nos pensées trouvent un écho, sont les trois thèmes de ce recueil qui a enchanté toutes les participantes et tous les participants. Ses poèmes sont parfois très courts, faits de quelques lignes dans lesquelles des mots étrangers apparaissent. C’est dire la maîtrise de la langue dont l’auteur fait preuve. Après quelques questions, un dialogue s’est établi entre Simona et les convives sous l’égide de Roberta, très attentive à ce que chacun puisse être à l’aise et prendre la parole. Simona a d’ailleurs retrouvé des amis et des connaissances qu’elle avait pu faire lors de ses années luxembourgeoises.
Il faut aussi dire que, outre la poésie, le risotto et le tiramisu du chef du Curiel ont illuminé cette belle soirée. Et il faut demander à Roberta d’inviter d’autres poètes, d’autres artistes, d’autres créateurs, à venir partager un dîner au Curiel. C’est ce genre de moment d’exception qui font le charme et l’intérêt de rencontrer un écrivain, un artiste, un créateur qui nous fait voir le monde d’une autre façon. Merci à Roberta. Merci à Simona et à bientôt.
Philippe Poivret
Simona Nobile
La misura della mani , 55 pages
Giuliano Ladolfi Editore