Lundi 12 décembre 2022, à 17h00, Campus Limpertsberg, BS 0.03, au 162A, rue de la
Faïencerie, à Luxembourg, conférence par le professeur Sibilla CUOGHI.

2022 : cent ans sont passés depuis que Mussolini prit le pouvoir par la force et que le roi, Vittorio Emanuele III, ne voulut pas contrecarrer, comme il aurait pu le faire en faisant appel à l’intervention de l’armée. Mais quelle est la situation de l’après-guerre en Italie ?
Le Pays sortait d’une guerre victorieuse (en théorie), de laquelle les ministres à Versailles
n’avaient pas su tirer les avantages espérés : de là le mythe de la « victoire mutilée » et la méfiance envers la classe dirigeante du Pays.
Les soldats revenaient du front après avoir vu mourir la plupart de leurs camarades (plus de 600.000 morts) et s’attendaient, comme les autorités leur avaient promis, de s’intégrer à la vie civile à travers un poste de travail et de meilleures conditions économiques. Mais la crise d’après-guerre créait des millions de gens au chômage et, comme conséquence directe, l’essor des mouvements politiques de gauche, des revendications syndicales ouvrières et paysannes, des grèves et enfin d’occupations des usines. Ce fut une tentative maladroite de révolution sociale influencée par l’exemple de la Russie soviétique.
Les désordres des années 1919/1920 poussent les forces conservatrices à réagir avec dureté et violence, en s’opposant aux initiatives syndicales et politiques de gauche par le financement du parti fasciste, fondé en 1919, qui promettait en finir avec les désordres et les associations ouvrières et paysannes par le biais de la violence, la destruction, l’assassinat. En ce climat, la marche sur Rome de 1922 représenta l’acte final de l‘Italie libérale et constitutionnelle.