La traduction créatrice. C’est le titre de la soirée « La poésie en traduction, un dialogue italo-luxembourgeois » animée par Jean Portante à la Kulturfabrik sous l’égide du certificat de langue, culture et société italiennes dirigé par Claudio Cicotti et du projet de recherche AMIL de l’Université de Luxembourg dirigé par Claudio Cicotti et Jean Portante.

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Deux journées en résidence ont permis aux auteurs invités de suivre et de participer à la traduction de leurs textes en italien, français, slovène, allemand, anglais ou portugais, un croisement de langues donc, avec la langue italienne pour point de départ ou d’arrivée.

Les discussions ont été longues et riches et le résultat, présenté dans cette soirée, est celui qu’attendait Jean Portante : la traduction d’abord littérale a produit un autre texte qui est lui aussi un vrai poème. Les poèmes traduits et dits dans d’autres langues prennent une autre coloration, d’autres sonorités mais restent fidèles aux textes originaux. Ils sont autres et on le sent mais même sans comprendre parfaitement toutes les langues, il y a un ton et des accents qui se correspondent et se répondent.

Elio Pecora, sobre dans sa recherche du mot juste, a ouvert la soirée. Elisa Biagini, avec ses poèmes courts centrés sur la mémoire, Loretto Rafanelli avec la vie et le temps qui avance, Andrea Inglese avec la révolte permanente qui affleure avant de  se présenter au grand jour, Ravel Kodrič dans un univers décalé et onirique, Jean Portante, maître des mots qui font voir ce qu’on ne voit pas, Umberto Vidali  fragile et si sensible au monde qui nous entoure et Zoë Skoulding, venue du Pays de Galles pour nous parler de la Bièvre, le fleuve qui traverse Paris dans le sous-sol, ont lu leurs textes dans leurs versions originales. Ils ont ensuite été lus par les autres poètes, et par Maria Luisa Caldognetto et Roland Ladrière, dans d’autres langues tandis que le violon de Marian Juravleia rythmait la soirée en permettant, par des intermèdes musicaux, à chacun de reprendre pied entre deux lectures.

Une soirée magique, remplie d’une poésie bien vivante, pleine d’échanges, de confrontations, une soirée rare et précieuse : voilà ce qu’a été cette soirée pour laquelle il faut remercier Serge Basso, directeur de la Kulturfabrik, pour son accueil et souligner la présence de monsieur Alessandro Spadafora représentant Son Excellence  madame Rossella Franchini Sherifis, Ambassadeur d’Italie au Luxembourg, retenue par les obligations liées aux élections européennes, mais dont on connait l’attachement à la diffusion de la langue et de la culture italienne.

 Philippe Poivret

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